qui est milgrana ?
milgrana souhaite soutenir une ligne éditoriale fondée sur la traduction, la publication de textes qui proviennent de diverses aires géographiques, linguistiques, culturelles et qui viendraient ainsi questionner l’universalisme républicain franco-français.
Nous souhaitons amorcer une analyse fine des problématiques et enjeux littéraires et éditoriaux dans une perspective décoloniale et pour cela, nous imaginons différentes collections :
textes incendiaires
Grain à Moudre
théorie critique, débat d’idées
Des textes incendiaires pour donner du grain à moudre à nos utopies. La boîte d’allumettes qui nous manque pour mettre le feu aux poudres et à la maison du maître.
Égrainé·e
fiction
De la fiction qui vient d’ailleurs, égrainée au gré des vents, pour faire germer et fleurir en nous de nouveaux imaginaires.
Mauvaise graine
poésie, écriture de soi
Læ poète et cell·ui qui ose se raconter ont souvent mauvaise réputation. Et si l’ivraie avait quelque chose à nous livrer ?
Nous souhaitons avant tout accompagner les projets d’autrices (et ici l’utilisation du féminin peut désigner les personnes sexisées dans leur globalité), dans une perspective transféministe de sororité et de prise d’assaut des institutions culturelles. Des personnes doublement marginalisées - par le système patriarcal transmysogine et par le système capitaliste colonial -, à cause de leur région d'origine et/ou l'impérialisme linguistique. Nous souhaitons qu'elles aient voie/x au chapitre.
Il nous semble primordial de prendre soin de contextualiser les vécus et les pensées, de proposer des pistes de lecture à travers des préfaces. Nous aimerions confier cette tâche à des personnes liées d’une façon ou d’une autre aux autrices, à leur propos ou aux territoires depuis lesquels elles écrivent. Cet entrelacement offrirait, selon nous, un éclairage essentiel et une introduction nécessaires à la bonne réception des ouvrages.
Il y a pour le moment une majorité de textes qui viennent de « l’espagnol » car c’est la langue depuis laquelle Jeanne aka Jano, membre actif·ve de milgrana, traduit bénévolement pour le moment. Nous souhaitons bien sûr faire émerger des projets depuis des langues dites « périphériques », mais il nous semble indispensable de promouvoir une juste rémunération du travail des traducteur·ices et pour cela disposer de fonds, issus de financements publics ou privés, alors chaque chose en son temps.
Par ailleurs, il s’agit d’un projet qui a pour ambition de mettre en réseau divers·es acteur·ices du monde du livre afin de problématiser et de questionner collectivement des enjeux qui nous semblent fondamentaux : qu’est-ce qu’éditer, traduire, en féministe/s, dans une perspective décoloniale, et éco-responsable ? Quels outils pour démocratiser l’accès au savoir et sa production ? À quoi pourrait ressembler le modèle économique d’une maison d’édition qui se revendique anti-capitaliste ?
Nous sommes déjà en contact avec plusieurs « maisons amies » (Les Éditions du commun, Le passager clandestin, Hystériques
& AssociéEs, Divergences, Blast, etc) et un certain nombre de traducteur·ices (Juliette Rousseau, Noémie Grunenwald, David Knecht...), avec qui nous souhaitons co-construire ces réflexions.
Nous ne sommes pas des professionnel·les du monde du livre et nous apprenons tout en faisant.
En espérant que nous apprendrons aussi avec vous qui nous lisez.
démocratiser l’accès
au savoir
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui nous ont aidé et soutenu, et qui continuent de le faire, ainsi que les structures dont iels font partie :
à
Alfonso & la Oveja Roja,
la Grappe & tous·tes les ami·es
Charlotte,
Le SLAP
Wendy,
Dave,
Diane,
Laeticia,
Julie,
Astrid,
Laura,
Noémie de Hystériques & AssociéEs,
Sol & Karima chez Blast,
Josépha, Lucie & Pauline du Passager Clandestin,
Johan & Morgane chez Divergences,
Alaric de Rotolux Press
Juliette & Sylvain des Éditions du commun (notamment pour leur podcast incroyable sur le monde éditorial)
L’équipe de la Literal Pro de Barcelone,
L’équipe de Hobo et de Makassar,
L’équipe du Rita Plage
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Et tous·tes celle·ux que nous ne citons pas ici, qui ont participé d’une façon ou d’une autre à l’émergence de ce projet.
PS : mais c’est qui, nous…?
bon en réalité, c’est plutôt je.
révolutions collectives
mais c’est difficile de parler à la première personne du singulier, d’autant plus parce qu’il est évident pour moi que ce projet n’aurait jamais vu le jour si j’étais pas aussi bien entouré·e.
alors je, c’est Jeanne aka Jano, 30 ans (en 2024), blanc·he, socialement favorisé·e, non binaire & bisexuel·le, habitant Villeurbanne (69). ​
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coucou !
disons que ce projet est né en 2020, pendant le premier confinement.
j’ai lu un livre en castillan qui a bouleversé ma vie.
je faisais qu’en parler du jour au matin aux amixs avec qui j’étais enfermé·e.
et i·els m’ont dit : soit tu le traduis, soit tu te tais, mais on en a marre de t’entendre en parler sans pouvoir le lire.
l’espagnol c’est pas ma langue maternelle, mais je dirais que ce n’en est pas moins ma langue sensible, ma langue du lien.
c’est une langue qui me colle à la peau, à l’oreille et au palais.
elle est constitutive de mon rapport au monde et au(x) vivant(es).
j’aime bien lire et écrire, alors je me suis lancé·e.
je l’ai traduit, d’abord pour elle·ux, et puis je me suis dis,
pourquoi pas pour d’autres ?
c’est comme ça que j’ai commencé à faire des recherches sur les pratiques du monde éditorial, à poser des questions aux personnes citées plus haut, parce que ce sont, entre autres, des personnes dont j’admire le travail depuis des années et qui travaillent pour mes maisons d’édition préférées.
alors voilà, milgrana ça part avant tout d’un besoin viscéral de partager des textes qui ont supposé des révolutions intimes, qui j’en suis sûrx, peuvent mener à des révolutions collectives.
parce que le personnel est politique,
et que je crois que c’est en se laissant toucher profondément par les vécus et les pensées des autres, qu’on arrivera à faire communauté.